La misère morale et matérielle, la souffrance et le maintien dans des
conditions humiliantes des réfugiés palestiniens, parqués dans des camps
depuis 62 ans, sont intolérables pour la conscience universelle. Victimes de
la guerre arabo-israélienne, les 650 000 réfugiés de 1949 sont devenus, en
2011, 4 800 000. Comment se fait-il que le Haut Commissariat aux Réfugiés de
l'ONU, qui s'efforce partout de faire disparaître les populations de réfugiés
par leur intégration dans les pays d'accueil, ait pu laisser cette situation
dégénérer de la sorte ?
Plusieurs facteurs expliquent cette tragédie humaine. Le principal relève d'un
manquement de l'ONU, qui, par une anomalie juridique et discriminatoire, a
créé une agence spécifique pour traiter le problème : l'UNRWA, unique par
son statut, avait pour mission de porter assistance aux réfugiés palestiniens
dans les domaines de la santé, de l'éducation et des services sociaux.
Or, force est de constater que cette agence - qui accorde aux réfugiés
palestiniens un statut différent de celui de tous les autres réfugiés du monde
- constitue l'une des principales causes de privation des droits les plus
élémentaires pour les Palestiniens : droit au travail, à la nationalité, à la
propriété et à l'éducation. À son détriment, le peuple palestinien se retrouve
ainsi manipulé, et comme pris en otage de la diplomatie internationale.