Les registres de ce dixième volume du Consistoire de Genève datent de 1555, une année clé pour le succès de Calvin et de son régime disciplinaire. Une émeute en mai donne l’occasion au réformateur et à ses partisans de purger la ville des opposants à la discipline calviniste et au parti alors au pouvoir. Après ces événements, l’autorité de Calvin et du Consistoire n’est plus jamais remise en question de son vivant. Les registres de 1555 fournissent un aperçu fort intéressant sur les conflits qui secouent Genève à cette époque. Ils montrent aussi une certaine continuité avec les actions prises par le Consistoire pendant les années précédentes ; par exemple, le blasphème et la paillardise restent parmi les délits les plus poursuivis. Cependant, ayant accru son pouvoir, le Consistoire est maintenant capable d’intenter des actions contre des comportements qui avaient été largement négligés auparavant. La magie et la superstition, par exemple, sont plus vigoureusement combattues, surtout en ce qui concerne la consultation de guérisseurs. Pendant les années successives, le Consistoire élargira d’avantage son champ d’action et deviendra encore plus efficace dans ses efforts de changer le comportement des Genevois.