Le présent ouvrage, issu de la thèse de doctorat de l'auteure, vise à démontrer le caractère essentiel du réfèrent de la naissance dans les croyances funéraires de l'Égypte pharaonique, ainsi que les modalités de sa mise en oeuvre. Les grands corpus funéraires égyptiens, depuis les Textes des Pyramides jusqu'aux Livres de l'au-delà du Nouvel Empire, sont riches d'allusions à une destinée post mortem envisagée comme une seconde naissance, calquée plus ou moins fidèlement sur le processus biologique de la première. Roi ou particulier, le mort est porté en gestation par une ou plusieurs mères divines, puis est remis au monde dans l'au-delà, son cordon ombilical est coupé, il est lavé, allaité et soigné à l'image d'un nouveau-né. À ces aspects pragmatiques se mêlent de nombreux éléments mythiques, le modèle biologique étant parfois largement réinterprété, ce qui témoigne de l'interpénétration du plan individuel et du domaine cosmique. Grâce à ce procédé-cyclique, non seulement le défunt accède à l'autre monde, mais il y est aussi vivant éternellement.
This work, stem from a doctoral dissertation, aims at demonstrating that referring to birth and its practical modalities is an essential aspect of Ancient Egypt's funerary beliefs. From the Pyramid Texts to the books of the afterlife in the New Kingdom, funerary writings of Egypt are full of allusions to post mortem fate viewed as a second birth, which imitates more or less precisely the biological process of the first. Be he king or an ordinary man, the dead is carried in gestation by one or several divine mothers and is born again in the afterworld ; there, his umbilical cord is cut, he is washed, fed and cared for like a newborn child. Numerous mythical elements join the purely practical ones, thus reinventing the biological model and showing the intermingling of both the worldly and the cosmic levels. Thanks to this cyclic process, not only does the deceased access the hereafter, but he is also eternally alive there.