Quand l’homme perturbe la génétique des abeilles, il condamne l’humanité...
LA NOUVELLE S’ETAIT répandue dans la ruche comme une traînée de poudre. « La reine se meurt ! ». « La reine se meurt ! ». Éreintée, la vieille reine expirait, laissant la colonie orpheline. Plus de phéromones bienfaisantes, plus d’œufs pondus par milliers dans les alvéoles, assurant la pérennité de la colonie. Par ce beau mois de mars plein de promesses de nectar et de pollen, la vieille reine exhalait son dernier souffle.
Depuis trois ans déjà, le rucher était à l’abandon. Le vieil homme en blanc ne venait plus prendre soin de ses abeilles. D’abord, ces gestes s’étaient ralentis. Son pied s’était fait moins sûr, trébuchant sur les pierres du sentier. Ses doigts déformés avaient rechigné à soulever les cadres gorgés de miel... Puis on ne l’avait plus vu du tout dans la clairière, avec son enfumoir et son arrosoir de sirop.
Où la manipulation des espèces et l’impéritie humaine déclenchent une cascade apocalyptique d’événements non maitrisés.