À quoi peut-il servir de renoncer, c'est la question que cet essai affronte en sollicitant le témoignage de ces combattants du vivant, à coup sûr poètes, qui sont parvenus à mettre leur force pulsionnelle au service d'une langue à l'envers, une langue des corps en proie au désir et capables de jouissance, plutôt que de s'en tenir à l'arrogance des certitudes d'une langue à l'endroit, engoncée dans ses concepts d'identité et de contradiction.
Pourquoi sombrer plutôt que de se donner les moyens psychiques d'y renoncer, en apprenant « la langue des naufrages », en sachant « danser avec les mots » ?
Le renoncement pulsionnel serait-il la voie royale conduisant à la conquête vitale, charnelle parce que spirituelle, de soi-même - la seule qui importe face aux désastres occasionnés par la maladie humaine ?
Jean-Michel Hirt