
Emportés dans la vaste crise de la représentation que nous connaissons, l'opéra et le théâtre
rencontrent aujourd'hui de grandes difficultés et de profondes mutations : le texte, référence
quasiment sacrée, recule, et le multimédia s'y installe.
Deux modalités de représentation s'opposent désormais : d'une part, la représentation d'un
texte - une pièce, un livret ou une partition -, qui s'impose au comédien, au chanteur comme
au spectateur ; d'autre part, la représentation multimédia, liée aux interfaces informatiques
qui imposent leurs icônes et leurs nécessités.
Entre le déclin de la première, que l'on ne peut plus cacher, et l'apogée des modes d'interaction
immédiats et prévisibles de la seconde, que peuvent les arts de la scène, sans renoncer
complètement au texte, et en tirant parti des possibilités de constitution progressive du sens
par le dialogue homme-machine ?
Refusant l'habituelle constitution de Connaissances au sens de Newell, conceptualisées
selon un mode commun à l'utilisateur et à l'ordinateur, nous recherchons des modalités du
dialogue homme-machine au service de la scène, qui n'ignoreraient pas l'envie. Dans cette
perspective, tentant de conjuguer singularités et catégories, nous avons rencontré la prometteuse
notion de collection, à laquelle sont liées des type de classification par
constitution/rectification incessante de similarités.
Ces modalités sont ici exposées après avoir été éprouvées en situation de spectacle, que ce
soit dans l'opéra numérique Alma Sola, ou dans les pièces de théâtre intermédia La Traversée
de la nuit et Sur la lecture, dont témoigne un CD-ROM.
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