L'Angleterre sous la Restauration est traversée par de profondes tensions héritées de la guerre civile. Les derniers Stuart peinent à concilier les intérêts conflictuels de leurs sujets, qu'il s'agisse du commerce, de la religion ou de la diplomatie. Le Parlement de Londres ne possède pas encore l'autorité qu'il parviendra progressivement à exercer au XVIIIe siècle et ne revendique pas encore vis-à-vis du reste de l'Europe une spécificité idéologique, nourrie par le génie anglais et par l'insularité. Il faut revenir sur une période cruciale, entre l'accession au trône de Charles II (1660) et la mort de Guillaume III (1702), pour comprendre la place de l'Europe dans les débats autour des limites de la prérogative royale, de la tolérance religieuse ou de la légitimité des assemblées représentatives. Les craintes et l'admiration suscitées par la puissante monarchie de Louis XIV, l'attraction et la défiance exercées par le modèle républicain hollandais et enfin les opportunités offertes par les empires espagnols et portugais sont autant de questions indissociables des affaires domestiques.
Ces interactions sont revisitées à partir de l'étude d'un petit groupe de parlementaires dont le point commun est de cumuler à la fois un siège dans la Chambre des Communes et une expérience dans les ambassades sur le Continent. À travers la biographie collective d'une cinquantaine de figures-emblématiques, sont mis en valeur les analogies et les conflits entre les représentations parlementaires et diplomatiques : séjournant dans des pays où les intérêts commerciaux sont essentiels, où les tensions religieuses sont palpables, ces parlementaires doivent se faire les porte-parole des voeux de la nation, tels qu'ils sont exprimés au Parlement de Londres, tout en se conformant aux exigences de leur monarque. Ce dernier attend d'eux qu'ils incarnent sur le Continent l'image d'un royaume réconcilié et soumis à sa volonté, Ces « parlementaires diplomates » tentent alors de concilier l'aventure du Continent avec le poids des responsabilités familiales et locales liées à leur charge de représentant.
La Sorbonne éditeur-imprimeur depuis 1470
En 1470, Jean Heynlin, prieur de la Sorbonne, installe, dans le cadre universitaire, la première imprimerie française. L'atelier, animé par les prototypographes Ulrich Gering, de Constance, et Michel Friburger, de Colmar, imprime en Sorbonne les ouvrages destinés à la communauté universitaire : classiques latins et ouvrages d'érudition pour les étudiants et leurs maîtres. Ce fut l'origine de l'édition en France.