La Birmanie, dictature militaire depuis le coup d'État de 1962,
est-elle mûre pour la démocratie ? Pour certains analystes
convaincus que les notions de droits de l'homme ne s'appliquent
pas facilement à l'Asie, l'évolution de la Birmanie vers la
démocratie n'a rien d'évident. Ce n'est pas l'avis d'Aung San Suu
Kyi ni de Stéphane Hessel, pour qui les principes de la Déclaration
des droits de l'homme ont valeur universelle. Loin d'un apprentissage
de la démocratie, c'est d'un soutien résolu du monde extérieur dont
ont besoin celles et ceux qui appellent à une autre Birmanie.
Aux yeux de Stéphane Hessel, la Dame de Rangoun joue «un
rôle extrêmement important [...] à un moment où, dans le monde
entier, la question des résistances au despotisme prend une place
privilégiée». Elle n'a de cesse de le répéter : la démocratie ne peut
être accomplie par une personne seule. La Prix Nobel de la paix
1991 précise : «Je ne peux pas le faire seule. Je ne veux pas le faire
seule. Le faire seule, ce n'est pas la démocratie [...]. Je le ferai avec la
majorité, avec le peuple de ce pays, et avec tous ceux qui nous ont
montré leur bonne volonté et leur soutien. Nous le ferons avec tous.»
Outre son échange avec Stéphane Hessel, Résistances offre tous les
repères nécessaires pour comprendre la situation birmane, et se
fonde essentiellement sur la parole d'Aung San Suu Kyi depuis le
jour où elle s'est engagée en résistance contre la dictature.