L'Italie, je le découvrais alors, n'était pas
le pays du soleil, du rire et de la mer que
charrient les poncifs, c'était le pays de la
mélancolie, de la nostalgie, d'un lyrisme à
la Leopardi qui n'avait rien de comparable
ailleurs. Rien de l'hédonisme à la française,
mais rien non plus de l'epos soviétique, et
moins encore des boursouflures de l'art officiel
du Troisième Reich.
Car le problème était là, bien sûr :
comment cet art du songe, de la mélancolie
et du regret avait-il pu se développer sous un
régime autoritaire, sans lui être soumis ?