C'EST UNE MÉCHANTE AFFAIRE, l'amour. (...) Et comme ça je crois que si celui-là n'avait pas reçu la flèche dans le cul, il ne m'aurait pas pris ma femme pour qu'elle la lui enlève. Que l'amour lui arrache le coeur, à ce vieux crevard. Que le chancre le mange, cet usurier, lui et celui qui l'a mené dans mon. pays ! Qu'il ne puisse jamais jouir de son argent, n'avoir jamais de bonheur, comme lui m'empêche d'en avoir avec ma femme.
Derrière la rusticité de son langage et l'apparente bouffonnerie de ses personnages, Angelo Beolco, dit Ruzante, illustre ici, dans ces deux pièces en un acte, les problèmes sociaux et politiques de son époque agitée tout en dévoilant l'immense solitude et les échecs amoureux de ses antihéros : Ruzante et Bilora qui, tous deux, ont échoué à Venise.