GEORGE SAND, FEMME D’AVANT-GARDE
Fascinante, amoureuse, rebelle et engagée. La description de George Sand dessine le portrait d’une femme qui a revendiqué sa liberté, assumé ses plaisirs et ses désirs et cassé les codes féminins. « Une femme se choisissant un prénom masculin, vêtue comme un homme, cigarettes aux lèvres, divorcée, multipliant les conquêtes amoureuses et célébrant la République : même les héroïnes d’Alexandre Dumas sont moins hautes en couleur », écrit Aurélie Julia, directrice de la Revue des Deux Mondes. À l’avant-garde assurément, Aurore Dupin, alias George Sand, a laissé une œuvre prolifique et éclectique, riche de romans, d’essais, de pièces de théâtre et de correspondances – elle a écrit plus de vingt mille lettres à plus de deux mille correspondants !
Indiana, La Mare au diable, Consuelo et bien sûr La petite Fadette demeurent les ouvrages emblématiques de celle qui a popularisé le roman romantique, plaçant au cœur de son écriture sensible et vive, l’amour, la nature, la société et l’émancipation des femmes. Chez elle, à Nohant dans la campagne berrichonne, George Sand recevait la fine fleur du monde des lettres et des arts: Balzac, Sainte-Beuve, Flaubert, Delacroix et bien sûr Musset et Chopin, ses illustres amants. L’amour a été la grande affaire de la vie de cette femme superbe à la chevelure de jais, qui s’est consumée dans des liaisons aussi flamboyantes que dangereuses. « Le véritable amour, c’est quand le cœur, l’esprit et le corps se comprennent et s’embrassent ». Ne sommes-nous pas tous en quête de ce triptyque ?
Lisez aussi dans ce numéro notre entretien avec l’écrivain et critique, Angelo Rinaldi. L’académicien nous dresse son panthéon de la littérature française selon lui « inégalable et inégalée » et évoque ses rencontres avec Kundera, Aragon, Romain Gary...
« La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l’infini », disait Ernest Renan. Les délires woke de l’université lui rendent un bel hommage, en érigeant la déconstruction en muse absolue. Alors dissertons sur la représentation colonialiste de la notation musicale, les transsexuels du Moyen-Âge, la sociologie du pet ou l’anus, laboratoire des pratiques démocratiques ! Dans ce numéro également : les secrets de la réussite espagnole, la suite de notre série sur les femmes de la Revue et le petit jeu de massacre toponymique des nouvelles communes. Bonne lecture.