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Description

Placé sous le double signe de la réforme et de la révolution, le numéro d’octobre-novembre entend analyser de près ces deux notions capitales de l’histoire politique française. À la différence de l’Allemagne, la France serait, dit-on, inapte à l’esprit de compromis. Qu’en est-il exactement ? Préfère-t-on la rupture à la continuité ? Choisit-on plus facilement la violence à la patience ? Afin de bien cerner la question, la Revue des Deux Mondes a voulu sonder les tenants et les aboutissants de la révolte et de la réforme.

Jacques Julliard revient sur l’importance de Robespierre : la crise que traverse notre société redonne vie à des pensées radicales, voire révolutionnaires. Toutefois, s’il est vrai que Jean-Luc Mélanchon fait quelques petits clins d’oeil à 1793, personne ne réclame réellement la Terreur ; l’historien, qui a publié chez Flammarion les Gauches françaises, y décèle plutôt une nostalgie de la morale et surtout de la vertu. On assiste aujourd’hui à l’émergence d’une conception nouvelle du populisme voulant régénérer non pas le peuple mais ses élites. Jean Chaunu s’intéresse à deux personnalités du XXe siècle qui ont voulu comprendre le régime soviétique à partir de la Révolution française : Henri Rollin et Boris Sovarine. Timothy Snyder, quant à lui, revisite le récit des politiques staliniennes et nazies qui aboutirent à l’assassinat de quatorze millions d’êtres humains sur les terres dites de sang, soit entre la Pologne et la Russie, entre 1933 et 1945. Élisabeth Anstett et Luba Jurgenson présentent un document exceptionnel sur le goulag : de 1949 à 1989, un gardien de prison a mis en image le fonctionnement interne concentrationnaire. Les deux universitaires ont traduit l’album. Enfin Hélène Carrère d’Encausse examine comment la Russie de Vladimir Poutine cherche à se donner une stabilité post-totalitaire.

Également au sommaire, un grand entretien avec la directrice de la Fondation Dubuffet, Sophie Webel : du 24 octobre au 1er décembre 2013, le musée des Arts décoratifs à Paris rend hommage à Jean Dubuffet, cet artiste qui voulait faire table rase des valeurs traditionnelles.

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