Partageant son temps entre ses activités de consultant, de recherche et d’enseignement (Stanford et Oxford ), R.T. Pascale apparaît du point de vue des sciences de gestion comme un pionnier. En effet, on doit à l’auteur l’une des premières explorations de la réalité managériale japonaise. On pourrait caractériser la méthode « pascalienne » par deux mots : investigation et relecture. Au-delà de son premier ouvrage, R.T. Pascale restera aussi l’auteur par qui le grand ébranlement est arrivé et nous voulons ici parler de son célèbre Honda effect, qui par la relecture opérée de l’intrusion du constructeur japonais aux USA, va susciter un long débat et contribuer un peu plus à miner les fondements du paradigme traditionnel de gestion. Plus que The art of japanese management, « l’effet Honda » sera révélateur de ce qui va constituer un des fils conducteurs de la pensée pascalienne : la mise en perspective du paradoxe. Honda a réussi parce qu’il s’est beaucoup trompé et les entreprises ne réussissent que parce qu’elles parviennent à gérer les situations paradoxales, ce qui sera la thèse de son second ouvrage. La vision du management, telle que développée par Pascale ne peut être saisie que si replacée dans une double perspective : celle de la critique méthodique d’un mode de pensée managérial né aux Etats-Unis et répandu dans toute la sphère occidentale, et celle de l’exploration d’une nouvelle réalité : la complexité.