Le « camp de Rivesaltes » représente sept décennies de mise
à l’écart des populations indésirables. Bâti sur la commune
de Rivesaltes en Roussillon, le camp militaire Joffre à été
un lieu de regroupement de ceux dont ni l’État ni la société ne
souhaitaient qu’ils soient libres de leurs mouvements.
Réfugiés espagnols, Européens juifs, collaborateurs, prisonniers
de guerre allemands, harkis, immigrés clandestins, etc. sont
autant de groupes divers s’étant succédés sur ce site, jusqu’au
déménagement en 2007 du Centre de Rétention Administrative.
La succession des occupations correspond à des adaptations
conjoncturelles. Mais elle renvoie aussi à une structure tant
géopolitique que sociale. Le camp de Rivesaltes est un carrefour
européen de 1939 à 1948, méditerranéen de 1952 à 2007.
Il est temps de rendre à ce lieu confus des mémoires françaises la
réalité de son histoire. À n’en pas douter les camps de Rivesaltes
forment une unité. Rivesaltes c’est le camp de la France.