Considéré comme l'un des meilleurs stratèges de
l'armée des États-Unis, Robert E. Lee était tout
désigné - le poste lui fut proposé - pour diriger les
forces unionistes nordistes pendant la guerre de
Sécession. Sa loyauté sans failles à la Virginie de
ses ancêtres lui fit choisir, tout au contraire, de
prendre le commandement en chef des forces
confédérées sudistes. Il est ainsi passé à la postérité
comme le héros symbolique de ce que les Sudistes
d'hier et d'aujourd'hui ont appelé «la Cause».
Ce «Qui suis-je ?» Robert E. Lee propose le portrait
d'un homme qui ne sollicita jamais aucun
mandat politique et qui n'approuvait pas, en tant
qu'institution, l'esclavage, «mal moral et politique».
Seule figure de l'histoire des États-Unis capable
de contrebalancer celle - fort contestable, par
ailleurs - d'Abraham Lincoln, il fut l'incarnation
même du gentleman sudiste, dans la lignée des
Cavaliers de Charles 1er opposés aux Têtes Rondes
du dictateur Cromwell. Un soldat chrétien, mais
pas un puritain.
Après la défaite, il revint à la vie civile et contribua,
sans jamais rien renier, à la difficile
réconciliation du Nord yankee et du Dixieland.
La popularité de Lee, surnommé «l'homme de
marbre», popularité jamais démentie malgré les
coups du sort, s'accrut encore après sa disparition,
jusqu'à atteindre et dépasser la «frontière» entre
le Nord et le Sud, la célèbre Mason-Dixon Line.