De l'Écosse aux mers du Sud, du conte fantastique au roman d'aventure, Robert Louis Stevenson n'en finit pas de remettre en question l'aventure pour l'aventure, les embarquements trop immédiats qui ramènent inexorablement héros et lecteurs aux motifs majeurs de sa fiction : le roman des origines, la dualité du moi, l'éternel retour du refoulé, la hantise du mal, la recherche désespérée d'une rédemption.
C'est seulement à la fin de l'aventure que le récit peut alors commencer, instaurant l'ordre d'un point de fuite maîtrisé au sein d'un espace devenu littéraire.
Et de même que Stevenson invoquait au début de l'Ile au Trésor ses prédécesseurs en roman d'aventure, de même lire Stevenson aujourd'hui implique de suivre les voies et les passages ouverts par Henry James, Mac Orlan, Nabokov, Borges, Freud, Marie Bonaparte, Marthe Robert, Michel Butor ou Michel Serres dans l'aventure moderne de la littérature.