« Ce qui a été retrouvé n'est pas le compte rendu de l'horreur - bien
qu'il y en ait -, mais le corps incandescent de sa poésie, intact... Gertrud Kolmar est une mythologiste », (Cynthia Ozick). Entre 1933
et 1934, elle se documente sur Robespierre, rédige un essai sur lui,
mais surtout compose une série de quatre-vingt poèmes brûlants à sa
louange. Alors qu'autour d'elle le monde civilisé s'effondre, que partout s'étalent des discours de haine et que les premières persécutions
renouent avec les persécutions anciennes dans l'angoisse et l'incertitude, elle est d'abord un témoin ; mais avec Robespierre, elle fait oeuvre
de résistance à la barbarie universelle, portant une parole poétique
qui ne s'éteint pas, au-delà de la figure historique et de son propre destin humain.