Roger Excoffon : un nom qui ne dit pas grand-chose à l'homme de la rue.
Et pourtant... Si cet homme de la rue est né en France entre 1930 et aujourd'hui, il a forcément côtoyé l'une de ses créations. Typographe de talent (on lui doit les caractères Mistral, Banco, Choc ou Antique Olive) puis publicitaire (il a réalisé des centaines d'affiches et de logos, comme celui d'Air France), Roger Excoffon est probablement un de ceux dont l'œuvre splendide accompagne chacun de nos pas, habite l'inconscient collectif avec le plus de force. Ses caractères étaient entiers, habités d'une force et d'une personnalité peu communes ; ils furent utilisés massivement dans les années 1950 et 1960, habillant nombre bars-tabacs, salons de coiffure et autres boulangeries, se parant d'une couleur et d'une connotation qui furent aussi à l'origine de leur désintérêt quelques années plus tard ; volontiers désuets, profondément français, esthétiquement éblouissants, ils font partie intégrante de notre histoire et de notre culture.
Cette monographie bilingue français et anglais, qui s'intéresse autant au typographe qu'au publicitaire, à l'homme qu'à l'artiste, signée David Rault (graphiste et journaliste, directeur de la collection « Atelier Perrousseaux » et membre de l'Atypi, à qui l'on doit le Guide pratique de choix typographique), comprend une biographie articulée autour d'un entretien inédit que Roger Excoffon avait accordé à François Richaudeau en 1977, une iconographie importante (avec des photographies de Jean Dieuzaide et des gouaches provenant de collections privées jamais publiées jusqu'alors) et des participations exceptionnelles signées Massin, Peter Knapp, José Mendoza y Almeida, Jean-François Porchez, François Richaudeau, Yves Perrousseaux et Hrant Papazian.