André Tubeuf l'avoue ici : il a appris à écouter Mozart, Beethoven ou Schubert avec Rudolf Serkin (1903-1991), l'inflexibilité du grand pianiste forçant son attention et lui apprenant la concentration. Avec lui, jamais une complaisance quant au répertoire, pas une concession au goût dominant. Serkin, c'était l'intégrité autant que l'intransigeance. Ainsi, il apportait sur nos doutes cette lumière franche, biblique dont nous avons besoin. D'autres musiciens ont été davantage populaires, aimés peut-être, et soucieux de l'être, faisant tout pour l'être. Pas Serkin.
Depuis sa disparition, il n'a cessé de se faire de plus en plus vivant. André Tubeuf, dans ce livre au ton très intime, nous le rend tel qu'il l'a connu, entendu et aimé. Voici Rudi ou La leçon Serkin.