Un écrivain, et rien d'autre, ainsi se définit Denis
Tillinac, en épilogue à ce récit d'une balade en zigzags
sur les routes de son imaginaire. On le cherche dans
sa maison d'édition au quartier Latin, on le surprend en
Afrique où Kabila doit le rejoindre. On le croise en terre
d'Ovalie avec Pierre Dauzier et André Boniface, on l'aperçoit
à l'Élysée en conciliabule avec Chirac. Mais comme il
se joue des frontières, le voilà dans l'avion de Sarkozy
avant de reprendre son train pour la Corrèze. Puis de
repartir à un autre bout de ses mondes intimes. Tout le
passionne, surtout les coulisses et surtout les irréguliers.
D'où ces scènes de genre et cette galerie de portraits,
crayonnés avec autant d'ironie que de tendresse. Car si
Denis Tillinac n'aime pas son époque, il a de la sympathie
pour les personnages qui tâtonnent aux marches de la
gloire. Ou aux frontières du désespoir. Entre les lignes
d'une prose de styliste, miroir parfois cruel des moeurs
contemporaines, on perçoit les désarrois d'un écrivain que
l'Histoire a floué. Même s'il s'est bien amusé.