En Occident et au Moyen-Orient, d'innombrables petites
filles, des églises, des chapelles, des villages, des hôtels, des
hôpitaux et des bateaux portent le nom d'Anne. Son histoire
est celle d'une jeune fille née en Palestine, mariée à Joachim et
qui attendit vingt ans un enfant : ce fut Marie, qui à son tour
engendra Jésus. Dès sa mort, le culte de sainte Anne se propagea
si vite qu'on la prie aujourd'hui dans le monde entier, grâce aux
missionnaires catholiques.
Pourquoi les marins en perdition, les mères stériles ou angoissées
pour leurs enfants, les malades ou les désemparés s'en
remettent-ils à elle ? Pour le comprendre, suivons les pèlerins de
Sainte-Anne-d'Auray. Depuis son apparition, il y a trois siècles, à
un paysan du Morbihan, Nicolazic, ils viennent prier le 26 juillet
celle qu'on appelle la grand-mère des Bretons.
«Il y a dans les miracles assez de lumière pour ceux qui veulent
croire et assez d'obscurité pour ceux qui ne le veulent pas», écrivait
Pascal. La lumière de ces apparitions est si forte qu'un procès en
béatification de Nicolazic est actuellement instruit.
Le pardon de Sainte-Anne-d'Auray demeure l'une des grandes
traditions catholiques européennes.