«Nous avons tous la même maladie», rappelle
un proverbe gitan.
Ce mal curieux et indéfinissable, Arnaud Legrand qui paie
sa dette au grand Django dont il a hérité du swing,
en a fait le coeur de son recueil. Chacun de ses courts
textes renvoie, avec une sombre malice enrobée
d'élégance, à cette constatation : la vie est une succession
d'histoires sans suite qui ne mènent à rien, mais qui
méritent au moins un éclat de mots, une brève épiphanie,
quelques notes d'une partition. Ses personnages de tous
horizòns, les saynètes qu'il vole au temps, les instantanés
qu'il dévoile, s'assemblent pour donner du sens à ce qui
s'éparpille.
Franc-tireur, l'auteur, même quand les bras lui
en tombent, ne semble vouloir boire qu'à la coupe
de ses mains et suivre ainsi son chemin Sans-suite vers
un Rien fécond.
Construit sur le principe de l'écho, ce livre ravira ceux
pour qui la littérature est aussi une affaire de musique.