La mort du grand Empire.
De toutes les années de l'épopée napoléonienne, 1813 est une de celles qui ont le moins retenu l'attention des historiens, la bataille de Leipzig en octobre demeurant seule dans la mémoire collective. Cet affrontement titanesque où l'Empereur fut battu par une gigantesque coalition levée contre lui venait pourtant à la suite de longs mois de combats incertains et d'innombrables pourparlers. Malgré le désastre de la campagne de Russie, Napoléon avait tout fait pour préserver ses conquêtes, refusant de voir que ses alliés conspiraient contre lui. Outre l'Angleterre, la Russie et la Suède, la Prusse, l'Autriche, puis finalement tous les États souverains de l'Allemagne tournèrent le dos au conquérant, le grand Empire se réduisant comme peau de chagrin. Or, ce tableau d'une Europe excédée fait écho à celui d'une France harassée, déjà prête à tourner la page.
À l'aide d'archives inédites, Charles-Éloi Vial revient notamment sur les premiers mois durant lesquels Napoléon parvient à reconstituer son armée et remporter sa dernière campagne. Conjuguant histoire politique et militaire, il raconte et analyse également l'action oubliée des diplomates, qui tentèrent de sauver l'édifice de la ruine, au cours de négociations serrées dans les différentes capitales européennes et lors d'un congrès de paix de la dernière chance organisé à Prague. Le fameux entretien de plusieurs heures entre Napoléon et Metternich au palais Marcolini, qui scelle le sort du premier Empire, est ici raconté avec une rare maestria. Vient enfin le temps de la triste campagne d'automne, de la défaite et de la consommation de la trahison des anciens vassaux.
Cet ouvrage novateur révèle la fragilité de l'œuvre napoléonienne et découvre la naissance de l'Europe contemporaine.