À la fin du xixe et au début du xxe siècle, les principaux conflits qui agitent la société espagnole se donnent en représentation sur les scènes des deux grandes capitales, Madrid et Barcelone. La rivalité économique et politique entre les deux villes se voit ainsi redoublée d’une compétition culturelle. En retraçant l’histoire de ces conflits symboliques, cet ouvrage offre un éclairage singulier sur l’Espagne de la Restauration. Émancipé de sa tutelle politique, le théâtre se libéralise et devient plus populaire, donnant voix aux aspirations démocratiques tout en s’ouvrant au marché culturel international. Tandis que s’opposent dans le reste de l’Europe les avant-gardes et l’industrie culturelle, la bipolarisation espagnole met cette tension en spectacle.