Gottfried Semper (1803-1879) est considéré comme l'un des grands
théoriciens de l'architecture, aux côtés de ses contemporains Viollet-le-Duc
et Ruskin. Ses écrits ont été déterminants dans le développement
de la réflexion moderne sur l'ornement, les arts appliqués et la notion
de style.
Dans cet essai, il tente de dégager les leçons de l'événement qu'a
constitué, sous les voûtes immenses du Crystal Palace, la Grande
Exposition de Londres en 1851. Face à la «confusion babylonienne»
qu'engendre la production industrielle, il esquisse un ambitieux
programme pédagogique, organisant le territoire de la création sur la
base des quatre activités supposées originaires - céramique, textile,
charpenterie et maçonnerie.
La réédition de cette traduction du milieu des années 1880, mise à jour
et présentée par Estelle Thibault, professeur à l'École nationale supérieure
d'architecture de Paris-Belleville et auteur de La géométrie des émotions.
Les esthétiques scientifiques de l'architecture en France 1860-1950, éclaire
d'un jour nouveau la réception française de la pensée de Semper.