Notre époque est en plein bouillonnement d'idées. Les esprits s'invectivent. Certains craignent un retour du religieux dans les sciences avec la notion de l'Intelligent Design telle qu'elle se développe aux États-Unis. Ils prônent un retour à «l'esprit des Lumières» comme il s'est manifesté au XVIIIe siècle en Europe, rejetant toute autorité autre que celle de la raison. D'autres défendent une science sans a priori. C'est dans ce contexte de pensée que se situe cet ouvrage «Scientifiquement incorrect».
Pour l'auteur de ce livre, la science dont l'objet est l'étude des causes naturelles doit être scrupuleusement respectée; l'un de ses titres de noblesse est de ne s'enfermer dans aucun dogmatisme; elle doit accepter tout nouveau chemin de connaissance, dût-il remettre en cause celui sur lequel elle se fondait antérieurement, s'il est préférable. Le rôle du philosophe ne se limite pas à un rôle de surveillance; en tant qu'épistémologue il est aussi un théoricien de la connaissance et c'est là que Michel Lefeuvre démontre que la biologie et les neurosciences actuelles arrivent à des conclusions matérialistes faussées qui n'ont rien de scientifique mais qui sont des a priori métaphysiques parce qu'elles sont fondées sur un certain type de philosophie, l'empirisme de Hume et de ses épigones, bien dépassé aujourd'hui par des travaux sur le fondement de la connaissance. Mais si la science doit bien se limiter à son domaine propre, elle n'est pas, surtout dans l'état avancé actuel de ses connaissances, sans poser d'énormes questions à la philosophie.
Et si le matérialisme était tout simplement une déviance épistémologique?