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Face au monde qui déraille, Valérie Rouzeau fait front : elle érige ardemment un mur de poèmes, seule manière de poursuivre "le dur métier de vivre". "Tu dois te remettre à l’heure heureuse", écrit-elle dans Sens averse. Tâche difficile, car tout l’agresse : les acronymes, l’argent des footballeurs, la mort des abeilles ou encore les "happy technologies". Au fil de ce nouveau recueil, elle glane dans sa mémoire de quoi tenir bon. Pied à pied, mot à mot, elle oppose sa force fragile à l’âpreté de la vie. "Se laisser porter au fil de l’air de la chanson", "monter au grenier pour écouter la pluie", mais aussi se régaler d’un coq au vin, d’un œuf meurette : autant de consolations qu’elle glisse en douceur entre "les jours où rien ne va".