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« Entrer à l’Élysée, c’est entrer en solitude. » François Hollande
Pourquoi détestons-nous si vite le candidat que nous avons élu quand il devient président ? Pourquoi laissons-nous si vite tomber l’homme que nous avons choisi ? Pourquoi choisissons-nous si mal nos présidents de la République, finalement ? Enfermés dans des solitudes de plus en plus pesantes, de Giscard à Hollande, aucun n’a compris ce qui lui était arrivé. Car si la solitude du pouvoir est un mythe, les solitudes d’un président sont multiples. Il est le seul à prendre certaines décisions concernant l’avenir du pays, seul à affronter certaines crises, seul à porter le deuil d’une nation face au terrorisme. Mais il se frotte aussi à la solitude de celui qui est constamment épié, par ses rivaux, ses dauphins, ses faux-amis, la presse et ses alliés maladroits. Il éprouve la solitude qui s’abat sur un président, seul dans son bureau après des attentats. Il est déboussolé par la solitude du battu ne comprenant pas qu’il s’est trompé. Et comment appeler la solitude de celui que personne n’entend plus, parce qu’il semble parler une autre langue, celle du pouvoir ? Avant de nous lancer dans la prochaine campagne présidentielle, il est peut-être utile de nous demander ce qu’il vaudrait mieux éviter de faire la prochaine fois, pour ne pas nous retrouver avec un président seul en son palais, et nos yeux pour pleurer.