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La Loire, terre d'ouvriers et de paysans, a fourni sa
sanglante quote-part au premier conflit mondial.
Dès avant 1914, la conscription s'est généralisée. Les
hommes ont appris les rites militaires : les conscrits,
les casernes, les manoeuvres, les copains de régiment.
L'idée de revanche entretient un climat patriotique et les
retombées économiques des casernes et des régiments
régionaux - 16e, 38e ou 98e - créent un esprit particulier
dans un département peu militariste, même s'il fabrique
les armes de la future guerre...
Pantalons rouges de l'été 1914 ou Poilus en bleu
horizon du Chemin des Dames, ces mineurs stéphanois
ou ces vignerons du Roannais acceptent leur sort bon gré
mal gré. La carte postale est le fil ténu qui maintient le
contact entre le combattant et sa famille ou ses amis, car
rares sont ceux qui écrivent de longues lettres ou rédigent des carnets de combattant.
De peu de mots parfois, d'un texte serré souvent, le soldat n'évoque que rarement la vraie
guerre. Il ne s'agit pas d'inquiéter l'arrière ; d'ailleurs, la photographie illustrant la carte
expose la même vision édulcorée, voire travestie. Pourtant, morts, blessés et prisonniers
montrent les limites du «bourrage de crâne». Et l'ouragan terminé, la Loire se couvre
de monuments aux morts destinés à garder la mémoire du sacrifice consenti pour cette
der des der...
Pascal Chambon nous livre ici les résultats d'une recherche historique très documentée
fondée sur un travail d'archive minutieux. L'exploitation des témoignages laissés par la
correspondance des conscrits, pioupious ou Poilus de la Loire permet une approche au
plus près des acteurs de cette période dramatique de l'histoire française.
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