«Thomas meurt. C'est ici, dans la maison
de Saint-Clément, la maison de l'enfance,
qu'il choisit d'attendre de mourir. Je suis
auprès de lui.
J'ignorais qu'on pouvait mourir en été. Je
croyais que la mort survenait en hiver, qu'il
lui fallait le froid, la grisaille, une sorte de
désolation. Je découvre qu'elle peut tout
aussi bien exercer sa besogne en plein soleil,
en pleine lumière. Je songe que Thomas
l'accueillera en pleine lumière.
Je croyais que cela commencerait par un
engourdissement des membres, une contraction
et qu'il y aurait soudain une urgence, une
violence. Mais non : c'est la nonchalance, une
sorte de vacance, une lenteur, un renoncement
dans la chaleur. Une chaleur jaune et vibrante.
Mon frère meurt.»
Son frère est le deuxième roman de Philippe
Besson, après En l'absence des hommes (prix
Emmanuel-Roblès). Il a été adapté à l'écran
par Patrice Chéreau qui a reçu pour son film
l'Ours d'argent au Festival de Berlin 2003.
Philippe Besson a depuis écrit L'Arrière-saison
(grand prix RTL-Lire 2003) et Un garçon
d'Italie. Ses livres sont traduits en six langues.