La psychanalyse est une science née du discours des femmes. Pourtant, le domaine du féminin, s'il n'est plus tout à fait ce continent noir que disait Freud, demeure curieusement obscur, et malmène les théories dans des débats toujours passionnés. Parmi eux, celui du développement psychosexuel féminin est le plus frondeur ; il est à l'origine des premières dissidences au père fondateur. Mais n'est-ce pas d'ailleurs le travers naturel de la psychanalyse que de parler des femmes depuis un référentiel andrologique ?
Cet ouvrage retourne aux sources, et donne la parole à quatre femmes. Elles sont actrices de films pornographiques, et ont toutes consenti des choix, conscients et inconscients, dans le but d'apaiser, ne fut-ce qu'un temps, la tyrannie de leurs souffrances. Identiques dans leurs comportements, mais singulières dans leurs raisons, voilà l'origine et l'intérêt des solutions pornographiques, terme qu'emploie l'auteur pour désigner des actes qui n'ignorent rien des principes fondamentaux de la dynamique psychique. Principe de plaisir et principe de réalité ne sont pas là où on les attend. Ils surprennent et éclairent, par une gestion atypique des angoisses, la spécificité profonde d'une identité féminine qui ne doit rien au masculin.
La méthodologie est originale : utiliser la pornographie comme outil de mesure de la souffrance, c'est-à-dire vérité du discours dans l'économie psychique. La lecture et la traduction de ces solutions pornographiques distillent une vision de la féminité certainement plus existentielle que la simpliste duplication du masculin, «l'objet du désir en moins».