Aujourd’hui les psychiatres intervenant en justice confrontent de plus en plus les malades mentaux criminels à la réponse pénale et au milieu carcéral. Comment expliquer un tel état de fait ? Estimer responsable de ses actes un malade mental, c’est mettre à distance pour une longue période une personnalité jugée dangereuse socialement ; se protéger en tant que professionnel de la récidive d’un individu ; se prémunir de la critique des collègues qui ne souhaitent pas prendre en charge dans leur service un malade mental dangereux car il en perturbe l’équilibre. Caroline Protais s’appuie donc sur un contexte professionnel mouvant pour faire état d’une histoire sociale de la psychiatrie contemporaine.