Comment Spinoza peut-il être encore aujourd'hui notre «contemporain» ?
Les études ici rassemblées proposent plusieurs types de réponses à cette
question au coeur des relations entre la philosophie et son histoire. C'est
d'abord la persistance d'un dialogue entre les philosophes contemporains
(Deleuze, Derrida, Milner, Negri...) et Spinoza. C'est la mise en évidence
du soubassement classique de questions éthiques contemporaines
(la nature du scepticisme, le bonheur, l'immortalité prothétique dans
l'indéfinie différance de la mort). C'est surtout (telle est la thèse générale
de l'ouvrage) une vision de la politique selon l'extériorité, l'immanence
et la loi quantitative du «compte». Quand les «valeurs» (derniers restes
de la transcendance) sont source de violence, les comptes démocratiques
sont source de paix. La démocratie comme «régime absolu», pour
reprendre les derniers mots de Spinoza, est encore devant nous.