Dans cet ouvrage, François Balmès montre comment, tout au long de son enseignement, Lacan a soutenu une actualité de la structure qui n'est pas seulement affaire d'élucidation conceptuelle mais qui a des conséquences sur les fondements de la pratique analytique.
Cette actualité de la structure se répartit sur les trois registres symbolique, imaginaire et réel où viennent s'insérer les querelles d'aujourd'hui. Dans le savoir d'abord, soit dans le symbolique, le pari de la structure est contredit par des formes de pensée scientifique qui lui sont hostiles, tel le cognitivisme généralisé (y compris en psychiatrie). Dans l'idéologie ensuite, soit dans l'imaginaire, l'articulation conceptuelle du Nom-du-Père, de la castration et de la sexuation au nom de la structure, est contestée au nom du politiquement correct homosexuel, queer, homoparental, etc. Enfin, dans le réel, l'idée de structure est mise en question par les biotechnologies et leurs répercussions au niveau du droit.
Quel est alors le réel de la structure, au-delà de la fin du structuralisme ? Qu'est-ce que penser, dès lors qu'il y a l'inconscient ? Le quadrangle est ici l'outil logique décisif avec lequel Lacan pense aussi bien l'aliénation instaurée par le sujet de la science que le transfert dans la cure, aussi bien le désir de l'analyste, le trajet de la cure, que l'impératif freudien du « Wo es war, soll ich werden ». François Balmès éclaire le recours lacanien à la philosophie qui a permis de restaurer l'analyse dans sa dignité théorique et sa radicalité éthique, et lui a conféré une place dans la pensée sans équivalent.