Montréal, septembre 1935. L'univers de Michel
Tremblay connaît des heures éblouissantes dans cette
théâtrale saison de résiliences. S'il ouvre les tiroirs des
vies difficiles et désenchantées du monde ordinaire,
ce huitième chapitre de La Diaspora des Desrosiers fait
voir aussi des existences qui s'accommodent du bonheur
qui passe, toujours trop vite et presque trop tard :
Tititte et le docteur Woolf, Théo et la belle Fleurette,
Maria l'impétueuse en virée à Québec avec Fulgence,
Teena et son fils surprise Ernest, Ti-Lou et ses cinquante
paires de souliers kitsch, Édouard déguisé en femme
pour la première fois et aspergé du parfum de gardénia.
Tandis que Victoire arrache à son long silence
des aveux terribles qui pourraient ébranler les colonnes
du temple familial.
Comment vivre et survivre ? se demandent tous
ces personnages, pris dans le lacis inextricable des âges
et des sentiments, le cycle des voyages chimériques et
des rêves d'enfant indociles.