Nous sommes à la fin des années soixante. Melvin Van Peebles se lance dans la réalisation de Sweet Sweetback's Baadasssss Song, film noir indépendant qui secouera l'industrie du cinéma américain. Projeté le 31 mars 1971 au Grand Circus Theatre de Detroit, il s'impose comme une oeuvre militante et divertissante, un long métrage expérimental autant qu'un film de genre.
Homme-orchestre d'une fiction dont il est l'auteur, le réalisateur, le producteur, l'acteur principal, Melvin Van Peebles revient ici sur l'histoire de cette aventure artistique et financière qui a commencé dans le désert Mojave. Entre journal de bord, manifeste et pamphlet poétique, c'est «un hymne sorti de la bouche de la réalité» qu'il donne; un témoignage au ton libre, souvent provocateur et vif, sur le cinéma, l'Amérique du début des années soixante-dix et la condition de sa communauté noire.
Ce journal, enrichi du script et des dialogues du film, est complété par les contributions de Nicole Brenez, Serge Chauvin, Gilles Mouëllic et Jean-Baptiste Thoret qui permettent de saisir l'originalité formelle et la force politique de Sweet Sweetback's Baadasssss Song.