Tableau d'Essaouira-Mogador
Un archipel en piémont de l'Atlas marocain, connu des Phéniciens, où, à l'aube de l'ère chrétienne, Juba II, roi de Maurétanie, installe des fabriques de pourpre ; un mouillage mentionné par les géographes arabes du Moyen Âge ; des îles que les nations européennes, en quête d'escales sur la route des Indes, ne tarderont pas à convoiter - au XVIe siècle, les Portugais tenteront de s'y implanter. Une baie sablonneuse balayée, l'été venant, par les vents alizés, que le sultan Sidi Mohammed ben Abdallah choisit pour fonder, en 1760, la cité qu'il baptisera Essaouira.
Le premier tome de cette anthologie réunit des écrits dus à des témoins du lointain passé de ce site, puis à des voyageurs, consuls, négociants, qui fréquentèrent la ville nouvelle, puis ceux de rescapés de naufrages à proximité des Îles Canaries ; tous rapportent les hauts et les bas que connut le commerce maritime de cette cité portuaire durant le siècle qui suivit sa fondation, les effets de celui-ci sur la population - l'importance en son sein d'une communauté juive et d'une autre, européenne - et nous éclairent sur le quotidien des habitants. Ces témoignages originaux laissant de nombreux blancs dans la continuité du tissu historique, des emprunts faits à des travaux d'historiens contemporains, augmentés d'introductions et de notes, viennent combler ces lacunes autant qu'il se peut, et proposent au lecteur une analyse de ces documents bruts, une fois replacés dans leur contexte.