1935 Gardel, qui tourne
un film à New York, se repose
dans sa chambre d'hôtel. Un
enfant, soudain, s'introduit par
la fenêtre, offre au chanteur une
tête de bois sculptée qui le
représente et se met à jouer du
bandonéon. Séduit, Gardel lui
offre un petit rôle dans son
film... L'enfant s'appelle Astor
Pantaleon Piazzola, il a treize
ans. Gardel n'a plus que quelques
mois à vivre.
S'il laisse à chacun le soin d'élucider
par quel sortilège le chant
du tango - dont Satie disait
qu'elle était la danse préférée du
diable - s'est répandu des
conventillos du Buenos Aires
de 1900 aux scènes les plus
prestigieuses du monde entier,
Antonio Pau nous fait vivre ici
ses étonnantes pérégrinations
au travers d'anecdotes savoureuses
où se côtoient auteurs et
textes, compositeurs, interprètes,
orchestres et musiciens.
Le lecteur apprendra ainsi
qu'Augustin Magaldi, mort en
septembre 1938, enregistra très
officiellement Siempre es carnaval
en novembre de la même
année. Que Japonais et Finlandais
sont mordus de tango.
Mais aussi combien de boutons
compte le bandonéon, qui était
Horacio Pettorossi, ou quel est
le premier tango chanté jamais
enregistré.