Madame Mue :
Voilà, tout a commencé comme cela. Un voleur qui s'ignore, un homme volé qui se manifeste, un naïf au milieu. L'histoire est en marche. Que peut-il bien se passer maintenant ?
Le voleur qui s'ignore veut garder ce qu'il estime ne pas avoir volé, puisqu'il l'a acheté.
Il dit qu'il l'a acheté. Est-ce vrai ?
Peut-être l'a-t-il volé ?
Comment savoir la vérité ?
Ah oui ! On pourrait demander au naïf, le gentil Aride. Celui qui est parti sans savoir où aller, celui qui aime le vent.
Et celui qui se fait appeler L'Autre, d'où vient-il ?
Dit-il la vérité ?
Qui l'a chassé de ses terres ?
Sont-ce ses terres ? Sont-ce ses terres ?
A qui est la terre ? Aux vers de terre peut-être.
Souffle le vent de la discorde.
Les hommes sont installés.
Chez moi. Chez moi.
Non, c'est chez moi.
Ce n'est pas à toi. Au voleur ! Au voleur !
Aiguise. Aiguise. C'est le destin qui souffle...
Péniblement, Aride et Kétal cheminent vers la terre inconnue qui leur est promise. Car Kétal a acheté un bout de désert qui les attend au pied d'un arbre mort... sans se soucier le moins du monde du sort de ceux qui vivaient là précédemment. La seule chose qui compte à ses yeux, c'est l'acte de propriété qu'il tient en main.
Mais bien évidemment, tout ne se passera pas comme il le souhaite. D'autres arrivent, porteurs du même titre de propriété que leur ont remis les anciens, ceux qui ont été chassés des maisons dont il ne reste plus aujourd'hui que quelques ruines.
Comment régler ce différent ? Faire appel aux armes et à la terreur, ou tenter de trouver par le dialogue une solution acceptable pour tous ?
Avec Terres !, Lise Martin nous offre une fable sensible et emblématique, dont l'actualité saute aux yeux.