Cet ouvrage met en évidence la transfiguration poétique des
concepts et théories scientifiques dont le poète britannique
Percy B. Shelley (1792-1822) avait pris connaissance à travers ses
lectures et sa formation, ainsi que le saut imaginatif qui subvertit
ces représentations en les intégrant aux réseaux des métaphores
que le texte tisse selon ses propres lois. En une métamorphose
féconde, Shelley déploie les soubassements mythiques et imaginaires,
ainsi que les prolongements éthiques et métaphysiques
des écrits scientifiques sur lesquels il se pencha. Cette étude se
situe à la rencontre de deux ambitions heuristiques, de deux
exigences formelles. Sciences et poésie sont à la recherche des
harmonies cachées qui sous-tendent le monde des apparences.
Soumettre l'absolu à la mesure, soumettre la beauté à la métrique
poétique, soumettre la complexité infinie du monde naturel au
calcul mathématique : telles sont les entreprises parallèles de la
poésie de Shelley et de la science de son temps.