Non sans raison, l'Occident s'estime dépositaire de la modernité. Il peut se prévaloir de ses découvertes scientifiques, de sa révolution industrielle. Dès lors, il lui devient difficile de concevoir une autre forme de modernité que la sienne, et nous sommes tentés de considérer les autres cultures comme simplement porteuses d'un savoir " traditionnel ".
Pourtant, dans l'Asie profonde, au Tibet, une conception radicalement différente a vu le jour, fondée sur la conquête de soi et l'éveil des consciences. Nous pouvons la considérer d'un œil neuf parce qu'elle rejoint les progrès que les neurosciences nous ont fait faire dans la connaissance de cette chose évidente et mystérieuse : l'esprit.
Cet ouvrage retrace l'histoire de cette modernité-là, d'une ampleur comparable à la nôtre, sans omettre les violences, les tortures, les meurtres qu'elle comporte, ni les tentatives des totalitarismes nazi et communiste pour la détourner ou la briser. Aujourd'hui, elle poursuit son avancée sous l'impulsion du dalaï-lama allié aux neuro-scientifiques et sous le signe d'une énigmatique figure de poudres de couleurs, le Mandala de Kalachakra, véritable technologie visant à activer l'imaginaire pour accélérer l'éveil des consciences.
Jean-Pierre Barou et Sylvie Crossman ont organisé à quatre reprises, en France, la réalisation d'un Mandala de Kalachakra avec les moines du monastère du dalaï-lama et la collaboration de scientifiques de réputation internationale. Auteurs notamment de Le Nouvel Âge, essai sur la société californienne (Seuil, 1981), de Enquête sur les savoirs indigènes (Folio, 2005), de Matisse ou le miracle de Collioure (Payot, 2005), et fondateurs des éditions Indigène, ils tentent ici une histoire inédite de la conscience.