Deux voix échangent des propos, lancent des hypothèses, élaborent
quelque chose : rôles ? situations ? séquences ? scènes de ménage ?
phrases lancées au hasard ? Peu à peu se met en place une fiction
plus ou moins stable, un récit «prend».
Toujours rien sur Robert est l'histoire de cette formation et, en
même temps, celle d'un homme et d'une femme aux prises avec les
manifestations sociales de la folie. Imbriqués, ils se transforment
l'un l'autre au moment où les deux voix délèguent à des personnages
le soin de parler à leur place.
Au coeur de ces métamorphoses, la présence discrète et mystérieuse
d'un certain Robert dont on apprendra peu de choses dans
ce dialogue de sourds, de comédiens, de «Chinois». Car, nous
dit-on, «les Chinois parlent non pour avoir raison mais pour
savoir ce dont ils parlent».