Pour une linguistique de l'énonciation
« Si vous dites "Il y a un vent", il faut une prosodie particulière, sinon c'est impossible [...]. "Il y a un vent ! " veut dire qu'il y a qualification. Vous avez introduit une fragmentation puisque c'est un vent non quelconque. C'est tout, on ne demande pas plus : il est non quelconque. Si vous dites "Un vent comme ça", c'est plus compliqué, "comme ça" signifie "comme le vent qu'il fait" ; "un vent comme ça" vous renvoie au prédicat "être vent". [...] Je ne peux pas dire simplement : "j'ai l'article indéfini ; j'ai le partitif", ce sont des propos de syntaxe de surface, linéaire, qui ne peuvent pas rendre compte de la complexité des phénomènes. [...] Les langues nous montrent qu'elles sont faites de tours et de détours extrêmement complexes (qui, heureusement, ne doivent rien aux linguistes : l'être humain a davantage d'imagination de ce point de vue-là). »
Antoine Culioli