C'est au cours des années sombres de l'occupation, alors qu'il fuit
les nazis, que Jean-Claude Barreau prend conscience pour la première fois
de ses origines juives. Dès la libération, il soutient pleinement
la création d'Israël, refuge pour les persécutés et «terre sans peuple»
qui n'attendrait que ses habitants ancestraux, ceux pour qui l'État
a promulgué la «loi du retour».
Après de nombreux voyages et quelques séjours en kibboutz, la France
le rappelle : dans une Algérie à feu et à sang, il part commander un
détachement de combat et y applique les méthodes apprises de Tsahal.
Cette expérience et plus tard sa maîtrise des questions démographiques,
quand il présidera l'INED et l'Office de l'Immigration, lui ouvrent les yeux
sur la vraie nature d'Israël et les erreurs originelles du sionisme.
Il démontre dans ce livre qu'Israël est une colonisation de peuplement
et que la paix est impossible sans la reconnaissance de ce fait historique.
Dès lors, le «retour» des juifs de la diaspora est le mythe qui empêche
toute résolution du conflit puisqu'on ne «retourne» pas sur une terre
qu'on a jamais habitée, Israël étant une religion et non une race.