Traitement de la maladie psychique en terre d'Islam
Étude de la dépression chez des femmes tunisiennes post-Printemps arabe
Qui sont ces femmes que l'on dit « folles » ? Qui sont ces douloureuses enfermées depuis si longtemps derrière les murs de l'hôpital psychiatrique d'El Razzi à Tunis ?
Peu après la révolution du jasmin, Sonya Zadig retourne en Tunisie pour un travail de recherche en psychopathologie clinique. Elle y rencontre des femmes hospitalisées pour dépression, mais elle découvre assez vite que la réalité est plus complexe qu'elle n'y parait. La dépression est souvent la partie visible d'une conjoncture sociale et religieuse dramatique.
L'hôpital psychiatrique est pour ces femmes un dernier recours, un ultime refuge face aux violences intrafamiliales et conjugales qu'elles subissent ; certaines vont jusqu'à simuler la folie pour échapper à leurs conditions de femmes soumises.
Dans un contexte sociopolitique de plus en plus islamisé, la radicalité de leurs souffrances fait écho à la radicalisation islamique d'une Tunisie malade d'avoir raté la promesse d'un Printemps arabe.