Le livre de Claude Braun et de Michael Rössler est tout à la fois la biographie
d'un homme, l'abbé Cornelius Koch, et un essai d'histoire contemporaine.
Il nous plonge au coeur de trente années (1971-2001) d'évolution de la politique
d'asile en Suisse et met l'accent sur les mouvements de citoyennes et
de citoyens en faveur des réfugiés et des sans-papiers.
Cornelius Koch, enfant issu d'une famille émigrée en Roumanie au XIXe
siècle, arrive en Suisse après la Seconde Guerre mondiale avec ses parents,
son frère et sa soeur. Il fait ainsi l'expérience du déracinement et de l'exil
dans sa propre chair. Suite au suicide de sa mère, Cornelius Koch décide
de devenir prêtre. Grâce à des rencontres de personnes engagées dans des
luttes sociales et politiques, il va mener un combat - collectivement enraciné
- pour l'humanité et la justice envers les réfugiés et les sans-papiers en
Suisse et au niveau international.
Il revendiquait l'espoir pour ceux qui n'en ont pas, un espoir toujours concret :
l'asile, des places de travail, et surtout la solidarité. Il se battait pour la plus
petite somme, mais il allait de l'avant, que les autres le suivent ou non. Il
a donné une âme à la résistance contre l'injustice ; son engagement était
politique. Cornelius Koch fut un contemporain exigeant et tenace. Ce qu'il
dénonçait n'a pas disparu avec sa mort. L'impulsion qu'il a donnée doit donc
être entretenue et poursuivie. Ce livre devrait y contribuer.
Adolf Muschg, écrivain