Dès que le mot « espionnage » est prononcé, le spectre de James Bond surgit, qui masque la réalité propre à l'agent secret. Car loin des fastes qu'évoque le personnage de cinéma, c'est souvent une armée d'anonymes qui, au jour le jour, confère à ce métier ses lettres de noblesse. Pierre Bach est un de ces anonymes.
Entré dans la carrière militaire en 1962, il y restera pendant plus de quatre décennies, consacrant le plus clair de son temps à chatouiller l'ogre communiste jusque dans sa tanière. Qu'on en juge. Près de dix années de présence en Allemagne de l'Est où il espionne Soviétiques et forces nationales sous couvert d'appartenance à la Mission militaire française de liaison (MMFL). Il séjourne aussi quatre ans et demi en Hongrie puis trois ans sur le territoire d'une Croatie en pleine ébullition.
À Budapest comme à Zagreb en tant que secrétaire d'attaché de Défense, il incarne le renseignement militaire hexagonal. Ce faisant, Pierre Bach côtoie la mort. Il est le témoin direct de l'assassinat d'un sous-officier français, l'adjudant-chef Mariotti, le 22 mars 1984 près de Halle, en Allemagne de l'Est. Là comme en ex-Yougoslavie, on lui tire dessus, il en réchappe. Il prête occasionnellement son concours à des opérations du SDECE, l'ancêtre de la DGSE, tandis que la très redoutée Stasi garde en permanence un oeil sur lui.
Tout bien pesé, sa carrière vaut celle d'un James Bond avec cependant une différence, et de taille : dans les pages de cet
ouvrage, tout est vrai. Pierre Bach a été un authentique espion, et ce livre est son histoire.