Quel est le lien entre les Incas du Pérou, le temple du roi Salomon, les utopies solaires de Platon, les spéculations d'un rabbin ibérique, les Romains, le socialisme et les projets messianiques? L'oeuvre de l'Inca Garcilaso de la Vega dévoile ces connexions. Né en 1539 dans la tourmente de la conquête du Pérou, d'une princesse péruvienne et d'un conquistador apparenté à des Grands d'Espagne, Garcilaso passe ses vingt premières années dans un pays déchiré par la violence, avant de s'installer définitivement en Andalousie. C'est dans cette région marquée par le triple héritage chrétien, maure et juif, qu'il rédigera dans un castillan éblouissant une oeuvre destinée à réhabiliter les Indiens d'Amérique, notamment les Incas du Pérou, et qui servit de modèle aux révolutionnaires des temps modernes. Ce livre analyse la complexité des emprunts littéraires et politiques ainsi que les identifications et les rejets d'un homme considéré comme le «métis exemplaire», tiraillé entre plusieurs identités conflictuelles. Homme du déracinement, de l'errance et de la mélancolie, Garcilaso réussit à inscrire les Incas des Andes dans l'histoire universelle, livrant de son peuple une image exceptionnelle qui a perduré jusqu'à nos jours.