Un nouveau concile qui ne dit pas son nom ?
Le synode sur la synodalité, voie de pacification et de créativité
Lors du dernier synode européen en 1999, le cardinal Martini avait appelé de ses vœux un nouveau concile. Trop avisé pour utiliser explicitement ce mot, il espérait vivre, « pour le siècle qui s'ouvre, une expérience de confrontation universelle entre les évêques ».
Des questions non résolues devaient trouver des réponses : carence des ministères ordonnés, rôle de la femme dans la société et l'Église, participation des laïcs, sexualité, discipline du mariage, œcuménisme... À ces questions s'ajoutent aujourd'hui la crise des abus, le sentiment de découragement et « Parchipélisation » du catholicisme.
En lançant une dynamique synodale, le pape François ne propose-t-il pas, à sa manière, une sorte de concile mais élargi à l'ensemble du peuple de Dieu ? Cette voix de pacification et de créativité est essentielle pour affronter les difficultés actuelles et aborder sereinement l'avenir.
Christoph Theobald indique en quoi cette synodalité est une dimension constitutive de l'Église. Celle-ci est mise en œuvre à travers des processus nouveaux, mais, surtout, elle doit s'appuyer sur une conversion personnelle et institutionnelle, ce qui ne va pas sans résistance. Le peuple messianique pourrait alors entrer dans une phase déterminante de son histoire spirituelle.