Alors que la violence exercée au nom de Dieu occupe
sans cesse le devant de l'actualité, la gauche semble
désarmée pour affronter ce phénomène. C'est qu'à ses
yeux, le plus souvent, la religion ne représente qu'un simple
symptôme social, une illusion qui appartient au passé,
jamais une force politique à part entière.
Incapable de prendre la croyance au sérieux, comment
la gauche comprendrait-elle l'expansion de l'islamisme ?
Comment pourrait-elle admettre que le djihadisme constitue
aujourd'hui la seule cause pour laquelle un si grand nombre
de jeunes Européens sont prêts à aller mourir à des milliers
de kilomètres de chez eux ? Et comment accepterait-elle
que ces jeunes sont loin d'être tous des déshérités ?
Là où il y a de la religion, la gauche ne voit pas trace
de politique. Dès qu'il est question de politique, elle évacue
la religion. Voilà pourquoi, quand des tueurs invoquent
Allah pour semer la terreur en plein Paris, le président
socialiste de la France martèle que ces attentats n'ont «rien
à voir» avec l'islam.
Éclairant quelques épisodes de cet aveuglement (de la
guerre d'Algérie à l'offensive de Daech en passant par la
révolution islamique d'Iran), ce livre analyse, de façon
vivante et remarquablement documentée, le sens d'un
silence qu'il est urgent de briser.